Coups de coeur

Bienvenue chez Maître Akeji et sa femme Asako, au cœur d’une nature enveloppante et millénaire. Tout comme les réalisateurs, le spectateur est accueilli dans le quotidien de ces deux êtres, à juste distance pour observer sans bouleverser, et ressort de cette rencontre avec la sensation d’avoir parcouru un chemin quasi-initiatique. On suit Akeji et son processus créatif sur un an, au fil des saisons, en symbiose totale avec la nature : le maître confectionne lui-même son papier et ses pigments végétaux.

La nature environnante, toute en couleurs denses, en souffles vibrants, en lumières grandioses, échappe à sa place habituellement abstraite pour occuper un des rôles principaux du film, aux côtés d’un Akeji qui, bien que retiré du monde, y reste respectueusement attentif.

Peu de paroles sont échangées au cours du film, mais il est loin d’être silencieux. Bien au contraire, il cultive l’espace sonore et vivant, tout comme la musique composée pour l’occasion par le maître percussionniste Toshi Tsuchitori, qui remplit l’espace de sonorités discrètes et profondes, qui résonnent encore longtemps en nous.

Un film qui comble les sens et l’esprit, et se fait le témoin d’une vie et d’une pratique intimement entremêlées, avec la même infinie délicatesse que ceux qu’il observe. 

 

Le film sera projeté vendredi 15 mars à 20h à la médiathèque Marina Tsvetaeva dans le cadre du Prix du public Les Yeux Doc : devenez jury de cinéma documentaire et votez pour votre film préféré parmi 4 titres ! 
En attendant de voir le film, découvrez notre sélection de titres pour voir le Japon autrement !

Bienvenue à la Stax Music Academy de Memphis, qui dispense aux adolescents des cours de musique gratuits. Plus qu’une école artistique qui prône les valeurs fédératrices des musiciens (discipline, travail, respect des autres, écriture, composition, techniques vocales et instrumentales…), c’est une école de la vie qui nous est donnée à voir. Grâce à la caméra tout en sobriété d’Hugo Sobelman -dont c’est le premier long-métrage après quelques clips-, on assiste au plaisir de jouer et de chanter de cette nouvelle génération. Les choix techniques de l’équipe du film permettent de se faire oublier pour capturer des moments précieux : le travail technique de l’ingénieur du son -également musicien-, qui parvient à enregistrer le son de manière plus musicale que cinématographique pour une immersion totale du spectateur. Et des focales longues qui conjuguent proximité et distance lorsque les jeunes se livrent intimement au cours d’échanges émouvants et intenses. Partage et transmission musicales s’ouvrent sur une construction personnelle et collective des élèves qui empruntent sous nos yeux un chemin plus politique, en réfléchissant au rôle et au positionnement des musiciens afro-américains dans la société et à leur possibilité de déconstruire les préjugés, les discriminations et les racismes, grâce à la puissance de la musique.

On ressort de ce film galvanisé par cette nouvelle génération à la belle énergie communicative, qui a du talent et des messages d’avenir à transmettre à tous.

Le film sera projeté mercredi 3 avril à 16h à la médiathèque de Vernou-la-Celle-sur-Seine dans le cadre du Prix du public Les Yeux Doc : devenez jury de cinéma documentaire et votez pour votre film préféré parmi 4 titres ! 

 

Il existe tout un pan du cinéma documentaire très personnel, dont on se dit de prime abord qu’il ne nous concerne pas : des histoires de familles qui ne sont pas les nôtres, mais qui nous entrainent malgré nous dans la découverte de grandes vérités universelles. America est de ceux-là. Ce que le réalisateur apprend sur la vie de son grand-père est un véritable secret de famille, et l’enquête pour y parvenir est passionnante. Et le médium du cinéma est parfaitement choisi, avec le concours de la toute-la puissance fondatrice du montage mis en œuvre ici pour faire dialoguer ensemble des images très contemporaines et une masse d’archives amateures fixes ou animées. Le téléphone portable permet de répondre à des archives familiales en rappelant le grain si reconnaissable de la pellicule super-8 ou des photos de famille aux couleurs vives. Grâce au montage savant opéré par Giacomo Abbruzzese, la vérité se dévoile par bribes, et le spectateur est entrainé de découverte en découverte avec la sensation d’assister à la reconstruction de toute une famille après la blessure de l’abandon. Bien que ménageant la magie et le mystère, ce documentaire inspiré dégage une atmosphère nostalgique magnifiée par de beaux plans fixes de nature ou de paysages urbains, pour finalement illustrer, de la plus intime des manières, la recherche de la vérité et de l’identité.

Le film sera projeté vendredi 22 mars à 20h à la médiathèque Marina Tsvetaeva dans le cadre du Prix du public Les Yeux Doc : devenez jury de cinéma documentaire et votez pour votre film préféré parmi 4 titres ! 
En attendant de voir le film, découvrez notre sélection de titres pour voyager de l'Italie aux Etats-Unis en passant par les archives secrètes des familles !

Le cinéma en général, et plus encore le cinéma documentaire, a cette fonction magique de nous transporter dans des lieux hors du commun, auprès de personnes extra-ordinaires. C’est encore une fois le cas avec Honeyland, qui par sa splendide photographie, capture la beauté et l’immensité des paysages macédoniens. Hatidze, apicultrice traditionnelle solitaire, y vit en communion avec les abeilles, jusqu’à l’arrivée d’une famille qui travaille également le miel, mais avec des méthodes moins respectueuses des équilibres naturels. Voici un des points centraux du film, ces deux manières d’appréhender la nature sans pour autant tomber dans l’opposition frontale entre ces deux familles qui symbolisent l’agriculture et le capitalisme. Grâce à un tournage au long cours sur 3 ans, les réalisateurs ont réuni assez de matière pour construire une narration resserrée sur une année, qui exclut d’entrée de jeu le simple film écologique aux images spectaculaires qu’Honeyland aurait pu être. Hatidze en fait un tout autre film en partageant l’âpreté de sa vie ainsi que sa relation intense à sa mère alitée, aveugle et mourante, tel un fil rouge dans ce documentaire. En résulte un film magnifique, rude et humain à la fois, qui chasse le misérabilisme avec poésie et remet l’humanité à la place qui est la sienne : de passage dans cette nature millénaire.

Le film sera projeté mercredi 27 mars à 16h à la médiathèque de Vernou-la-Celle-sur-Seine dans le cadre du Prix du public Les Yeux Doc : devenez jury de cinéma documentaire et votez pour votre film préféré parmi 4 titres !